Petit CR pour un grand raid !!!
Côté préparation :Une préparation à la carte plus en fonction des envies qu'un calendrier d'entrainement précis comme pour les précédents IM. S'entrainer pour en chier mais également pour prendre un minimum de plaisir fut la consigne de mes entrainements.
Donc uniquement 2 séances de natation par semaine et encore sur des rythmes pépères... je ne gagnerai jamais 5 minutes en natation et de toutes les manières à quoi bon !!! Faudrait que je reprenne la natation à 0 pour espérer progresser.
Le vélo, 1 grosse sortie le dimanche à partir d’Avril puis une semaine stage commando en aout avec une sortie tous les jours pour faire de la grimpette.
Une cap variable entre 0 à 5 séances par semaine.
Donc une préparation légère mais suffisante agrémentée de 2 ou 3 triathlons ou autres épreuves de cap en cours de route.
Côté avant course :La semaine de la course un mal de gorge, un mal au bide, le nez pris s’invitent sur ma personne. Lors du briefing de samedi j’ai encore de la fièvre et je me dis que je vais dérouiller sous le soleil toscan dimanche !!!
Le trajet Lyon-Elbe en voiture puis ferry n’a pas laissé trop de traces. Je savoure le diner du vendredi sur la terrasse de mon logement en admirant la mer :p
Côté course :Ben le soleil il n’y a pas… il a préféré resté couché… Le vent lui s’est invité à la fête comme la pluie…. Arrivé à 6h sur le parc à vélo : on se croirait au marché de Vintimille, ça bouge de partout
Je rempli mes gourdes et je vérifie le gonflage de mes roues puis je vais rester un petit moment dans ma voiture. L’avantage de l’Elbaman c’est que tu peux te garer à 2 min à pied du parc à vélo !!!
6h40 enfilage de la combinaison, je décide de partir en maillot de bain et je passerai ma trifonction à la transition.
Direction la plage… et là il y a de jolis rouleaux dans la mer… Je pense qu’on n’aura pas de problème avec les requins… ils se baignent pas ici, trop dangereux ;-)
Départ, l’eau est bonne, je suis le tas de barjots qui ont décidé de se lancer ce matin dans cette aventure. Y a pas à dire, des creux d’un mètre 50, ça ne facilite pas la nage (sur certains appuis, j’ai l’impression que mon bras tourne dans le vide !!!) et la visibilité des bouées (elle est là, elle n’est plus là, ben elle est où !!). Je ne savais pas ce que c’était d’être dans une machine à laver… maintenant ça c’est fait. Sur certaines parties de la boucle, j’ai l’impression de ne pas avancer… Je nage cahin caha sur un bon rythme vu les conditions. J’ai envie de gerber tellement ça remue. Première boucle faite, reste la seconde. J’ai l’impression que les conditions se détériorent et que la mer remue encore plus. J’ai pris la décision de partir sans chrono pour toute la course donc je ne sais pas si ma seconde boucle a été plus rapide que la première…. Mais ce fut un calvaire. Je sors de l’eau sous les vivas de la foule, je passe 2 minutes sous la douche d’eau… bon comme il flotte ça ne sert à rien finalement mais envie de me purger de tout ce sel. Retour à la transition, il reste encore plein de vélos dans le parc… je me sèche bien, je me change totalement, je prends la trifonction, je mets un haut chaud dans une poche au cas où et surtout contrairement à la majorité des coureurs j’enfile mon kway…. Je pars sous la pluie pour mes 3 boucles de 60 kms, quelques centaines de mètres et la première montée. Facile mais je ne m’enflamme pas car il reste de la route. La route est toute mouillée, il y a des portions de descente dans l’ascension, et je vois trois coureurs chuter dans un sens comme dans l’autre… je décide de ne pas faire les descentes… Ensuite que dire, le cadre est magnifique même sous la pluie, route de bord de mer, pinède, … y a pas à dire, le parcours vélo il en jette !!! Je pédale, bonnes sensations, je crève au 40è km…. Finalement, on fait tout pour que je jette l’éponge… Sous la pluie, je mets bien 7 ou 8 minutes à changer ma chambre. 45ème km une descente technique sur une route détrempée, je reste accroché aux freins. D’un point de vue général, j’ai l’impression d’avoir roulé plus vite en montée qu’en descente pendant 180 bornes
Je finis mon premier tour, comme pour le deuxième, je prends 5 minutes pour récupérer mon sac de ravito perso et me « poser » pour manger mon sandwich mortadelle / parmesan :p Second tour, pendant la première moitié la route a séché je lance les chevaux, tout va bien et puis le drame !!!! Pendant une heure, un orage s’abat sur Elbe… je crois que j’ai jamais reçu autant de flotte sur la mouille de ma vie… dans la partie descente technique, y a des torrents, d’eau, de boue, de cailloux qui traversent la route. Y a des coureurs qui sont descendus de leur vélo et qui font la descente à pied. A un moment y a un éclair à 50/100m qui vient exploser un arbre, je vois, l’arbre tomber … Et puis là, 10s de blanc dans mon cerveau… je ne sais pas pourquoi mais je m’entends crier « La p…n de ta mère, si tu crois que tu vas arriver à me faire abandonner, tu te mets profond les doigts dans le c.l » . Je crois que j’ai jamais doublé autant de concurrents sur vélo en l’espace de 30 kms… ils étaient tous au ralenti ou abrités chez l’habitant… y aurait eu 8 boucles de vélo avec ce temps là, je pouvais raisonnablement viser le podium
La fin de la deuxième boucle est merdique, sur le plat, y a des portions de route avec 5 cms d’eau. Au passage de la ligne, le soleil revient, le dernier tour se fera dans de meilleures conditions mais toujours dans la prudence vue l’état de la route. Je galère dans les 10 derniers kms car un peu hs. J’en profite pour tomber dans une montée en étant à 8 kmh…. La cheville saigne mais je remonte sur le vélo en faisant un doigt d’honneur au ciel… Et non pas encore cette fois où je vais lâcher !!!
Dernier passage par le parc à vélo. Bien fait de tripler mes sacs pour laisser mes runnings, je pars les pieds au sec !!!! Je vois certains concurrents, essorer les leur pour virer l’eau qui s’est invitée dans leur sac de transition. Je me sens fatigué et je me dis que je suis parti pour un petit moment sur le marathon… Bizarrement, les premières foulées me rassurent et mon allure me semble correcte. Le parcours consiste en un aller – retour total de 8 kms. Je bois et marche aux deux extrémités. Je garde le rythme pendant 30 kms. Je redoutais d’avoir des crampes rapidement mais elles ne seront même pas de la partie cette fois. Je passe devant le panneau des 30 kms et là je me dis… t’es finisher… savoure. J’arrête de courir et je marche, je sais que la mission est accomplie… je prends mon temps, je passe la dernière heure et demi à réfléchir, à regarder les étoiles
(oui car commence à se faire tard). Je cours un peu quand même histoire de ne pas finir dernier mais vraiment rien à foutre de mon temps marathon et de mon temps final… Je passe la ligne. La grosse montre affiche 15h13. Je suis content, je fais des pas de petits rats sous la flamme. Mission accomplie. Premier finish Iron depuis 3 ans. Plus qu’une ligne d’arrivée franchie, je sais que c’est au contraire une ligne de départ que je viens de passer....
L’ile d’Elbe me reverra… certains ont eu Solutré moi j’ai eu la descente de Marciana !!!
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Bravo Pou. Au vu du nombre d'abandons , ça a du être dantesque.
! Une course pas facile dans des conditions idéales mais alors là, impressionnant ! Bravo mein POU 
!
